Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 30.djvu/385

Cette page a été validée par deux contributeurs.
363
à Saint-Cloud

Le paquebot étoit arrivé deux heures avant nous. Henriette étoit partie chez elle avec tout notre bagage ; j’appris qu’elle étoit arrivée en aussi bonne santé que je l’avois souhaité. Pour m’en assurer par moi-même, je fus la voir avec son frère, & je les remerciai l’un & l’autre de toutes leurs politesses ; j’ai fait porter chez moi tout mon équipage, que j’y accompagnai.

Les voisins étoient aux portes & aux fenêtres pour me voir arriver, comme lorsque je suis parti : je les ai salués les uns après les autres ; ils m’ont félicité sur mon heureux retour, & j’ai répondu à leurs complimens du mieux qu’il m’a été possible. Après avoir été voir mon chat & mon serin, qui à peine me reconnoissoient, j’ai envoyé dire par mon savoyard, ma mère & à mes deux tantes, que j’étois arrivé ; & me voilà. Le lendemain matin je reçus la visite de cinquante de mes amis, tous écoliers ou ex-écoliers comme moi, auxquels je fus obligé de faire une relation en gros de mon voyage, de mes remarques, & de mésaventures. Ils y prirent tant de plaisir, qu’ils m’ont engagé à la donner détaillée au public ; & la voilà.

Ô vous tous, qui cherchez le portrait d’un véritable parisien qui n’est jamais sorti de son pays que pour aller en nourrice & pour en