Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 30.djvu/378

Cette page a été validée par deux contributeurs.
356
Voyage de Paris

les plus tendres adieux du monde, & nous nous promîmes réciproquement de nous aimer toute la vie.

Je rassemblai tout mon équipage, que je fis avec le même arrangement qu’en partant de Paris, & cela ne nous retarda point ; mais il n’en fut pas de même de Henriette ; car, quoiqu’elle eût commencé la veille à faire le sien, & que je lui eusse bien aidé à trousser toutes ses robes & tous ses jupons, elle eut mille peines à le finir pour l’heure du départ.

Le jardinier & sa femme furent chargés du soin de faire porter tout notre bagage au navire, qui étoit prêt à faire voile pour Paris, & d’y conduire leur jeune maîtresse. Après lui avoir souhaité un heureux voyage, & l’avoir assurée que nous nous nous trouverions à son débarquement à Paris, mon ami & moi, je pris congé du père, qui devoit rester quelques jours : je le remerciai de toutes ses politesses, & nous prîmes le chemin du bois de Boulogne, ainsi que nous étions convenus, afin de me faire voir la route de Saint-Cloud par terre.

Non loin de la maison, nous passâmes sur un pont de pierre plus long que large : à sa vétusté, je le pris pour un de ces vieux aquéducs que l’on entretient encore pour servir de monument à l’antiquité. Je considérois attentivement de