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Voyage de Paris

d’Auguste ; & enfin, j’ai toujours depuis conservé, pour sa majesté, une vénération si parfaite, que je sens bien que rien ne pourra jamais l’altérer.

Mais je suis bien revenu aujourd’hui de toutes mes erreurs, & de mon ignorance sur la nature ; il ne me falloit rien moins pour cela que le voyage de long cours, d’où, par la grace de dieu, je suis de retour, & dont je donne ici la relation au public. Rien de plus capable d’exciter les jeunes gens à voyager, que la lecture de différens voyageurs ; c’est aussi le seul que je me suis proposé.

Il y avoit deux ans que l’on me proposoit de sortir de Paris, lorsqu’enfin un de mes intimes amis du collège, dont le père a une fort jolie maison de campagne à Saint-Cloud, me pressa si vivement de l’y aller voir, que je ne pus m’en défendre. La prière de la charmante Henriette sa sœur, que je commençois à aimer, que j’ai aimée depuis, que j’aime, & que j’aimerai toute ma vie, acheva de m’y déterminer. J’avois besoin d’un aussi puissant motif pour vaincre ma répugnance à jamais m’exposer en route. Elle me dit qu’elle y devoit aller passer les fêtes de la Saint-Jean & de la Saint-Pierre & me fit promettre, par l’amour que j’avois pour elle de venir l’y joindre. Le ton gracieux