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aussi-bien que par le repentir. Cette restitution doit aller aussi loin que s’étend le pouvoir du coupable, & s’il y manque la moindre chose à cet égard-là, il n’est pas possible que son repentir soit sincère.

Mais si l’homme, dont il s’agit, est absolument incapable de vous faire la moindre restitution ; ou bien s’il la fait autant qu’il en est capable, & s’il vient alors vous tenir les mêmes discours, vous avez tort, si vous ne vous y rendez pas, & c’est lui qui a raison. Il est honnête homme, quoiqu’il ne se trouve pas en état de payer ses dettes ; mais il seroit mal-honnête homme, à coup sûr, s’il pouvoit vous payer, & s’il ne le vouloit pas ; c’est-là ce qui doit être la règle de votre conduite à son égard.

Il y a un nombre infini d’accidens capables de précipiter un homme du faîte de la prospérité dans un abîme de misères. Quelquefois ce malheur a pour cause ses vices & sa mauvaise conduite, quelquefois les fraudes & les fourberies des autres ; enfin, bien souvent ce malheur arrive par des désastres inévitables, par lesquels la providence divine nous fait voir que le prix de la carrière n’est pas pour le plus agile, ni la victoire pour le plus soit, ni la richesse pour le plus judicieux.

J’ai dit que quelquefois on tombe dans la