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impossible de payer sa dette ; il est juste de faire pendre tout malfaiteur, quelles que puissent être les circonstances qui rendent son crime excusable ; en un mot, en se réglant sur cette fausse maxime, un homme se rendroit incommode à tout le monde ; il deviendroit un tyran, & par conséquent un mal-honnête homme ; car la cruauté est parfaitement incompatible avec la véritable honnêteté.

Le souverain législateur des hommes a réglé l’étendue de cette vertu, en nous donnant un principe général qui décide de toutes les questions particulières : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’on te fasse. C’est là l’essence de la vertu dont je parle, & c’est à cette maxime qu’il faut avoir recours dans le cas où les loix se taisent.

Il y a des personnes qui soutiennent que la considération de l’impuissance d’un débiteur ne nous oblige pas à lui accorder du tems, ou à composer avec lui, & qu’on ne doit s’y porter que par une vue d’intérêt, afin de s’emparer d’une partie de la dette, plutôt que de perdre le tout. S’il étoit vrai qu’on remplit ses devoirs eu suivant la lettre de la loi, je serois forcé à être de leur sentiment.

D’un autre côté, il arrive qu’un homme qui a contracté une dette, se croit en droit de ne la