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auſſi grande de trouver une occaſion favorable d’employer les moyens que ſa providence a donnés pour cet effet ; il faut ſe ſaisir de cette occaſion comme de la bénédiction la plus précieuſe, & en témoigner la même gratitude à laquelle nous doivent porter les bienfaits les plus ſignalés que Dieu nous prodigue.

Je pourrois faire mention ici de mon aſſocié dans le Bréſil, comme auſſi de mes deux facteurs & de leurs fils, qui, par leur intégrité, eurent ſoin de ma plantation, & m’en conſervèrent ma part ; mais les deux exemples que j’ai allégués me ſuffiſent pour en faire la baſe des réflexions que j’ai à faire ſur ce ſujet. J’ai d’autant plus d’envie de m’étendre un peu là-deſſus, qu’après mon retour d’Angleterre j’ai eu de fréquentes diſputes ſur la vraie honnêteté, ſur-tout à l’occaſion d’honnêtes gens qui étoient tombés dans quelque malheur. Il eſt bien vrai que ces ſortes de perſonnes peuvent être jetées dans une ſituation où leur caractère s’éclipſe, ou pour mieux dire, où il leur eſt impoſſible de donner des marques de leur caractère, qui ne laiſſe pas d’être toujours le même, & qui, ſans des obſtacles abſolument invincibles, éclateroit dans toutes leurs actions. Il arrive ſouvent que ces honnêtes gens terraſſés par leurs infortunes, ſont traités de faquins par certains hommes, qui, s’ils ſe trou-