liens qui nous attachent à l’une & à l’autre, ſont plus ou moins étroits.
E commerce mutuel des hommes eſt la partie la plus brillante de la vie ; c’eſt un emblême des plaiſirs qu’on goûtera dans le ciel ; car les agrémens dont on jouit dans une bonne compagnie, repréſentent véritablement les délices qui accompagneront la ſociété mutuelle des bienheureux. Le commerce bien entendu & bien dirigé fait cette partie de la vie, qui ne diſtingue pas ſeulement l’homme de la brûte, mais l’homme raiſonnable de l’homme inſociable & farouche.
Peut-être ſuis-je plus ſenſible qu’un autre aux douceurs du commerce mutuel, parce que j’ai ſenti le chagrin & la mortification d’en être privé : cependant j’ai lieu de croire que mes malheurs ne m’ont fait ſentir que plus fortement cette vérité, & tous les gens ſenſés con-