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que son aïeul, & cela sans emprunter le secours de la magie, mais par la force d’un génie supérieur qui m’anime.

Que ces talens sont adorables, dit Prenany, & que je vous ai d’obligation de les vouloir employez pour moi ! Mais je meurs d’impatience de revoir ma princesse ; que faut-il que je fasse pour obtenir ce bonheur ?

Il faut que nous partions tout à l’heure, dit Cabrioline ; mon joueur de flûte va nous exciter, par la vivacité de son tambourin, & tout en dansant, nous arriverons à Amazonie : nous n’avons que pour cinq heures de chemin. Je ne vous dis pas les moyens que j’emploiereai pour vous défaire de Dondin, mais croyez que vous serez content.

Ah ! dit Agis, qui craignoit la fée, parce qu’elle l’avoit repris deux fois, pardonnez-moi la liberté que je prends, si je vous fais remarquer que nous allons nous fatiguer si fort, que nous n’en pourrons plus. Quoique nous ayons fait un bon repas, une danse de cinq heures, dont vous nous menacez, nous donnera une faim effroyable, & l’on ne trouve pas toujours des satyres en son chemin.

Eh bien, dit la fée, si vous êtes si délicat, prenez les massepains qui sont dans cette corbeille, & les emportez. Nous autres fées dansantes,