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on étoit obligé de se contenter du bal & des spectacles. Cependant la princesse ne vouloit point entendre parler de la paix à condition d’épouser Dondin : ainsi, on résolut de se défendre jusqu’à la dernière extrémité.

Nos guerrières ont fait plusieurs sorties sur les ennemis ; mais quoique les Dondiniens leur allassent tout au plus à la hanche, elles ont toujours été repoussées avec perte. Dans cette désolation générale, Fêlée étoit au désespoir de ne point avoir de vos nouvelles ; elle a fait déguiser trois de ses pages, ainsi que moi, & nous a envoyés de différens côtés pour vous chercher. Je vous dépeignois à tous ceux que je rencontrois, & leur demandois s’ils ne vous avoient point vu. Il n’y a qu’une jeune paysanne qui me dit hier qu’elle vous connoissoit ; que je n’avois qu’à aller toujours du côté de l’occident, & que je vous trouverois. Je ne puis exprimer la joie que je ressens de ce qu’elle ne m’a point trompé. Venez délivrer la princesse, & vous venger d’un rival aussi redoutable que Dondin.

Prenany avoit écouté tranquillement le récit d’Agis ; mais comme chacun est ému de différens objets, une seule circonstance le frappa. Quoi ! dit-il, Fêlée ne peut manger de petits pois, elle qui les aime à la folie ? Tu me dis là