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vous jouirez de la plus brillante fortune, & je vous instruirai en chemin de ce que vous voulez savoir.

Le vieillard conduisit Prenany dans un antre qu’il habitoit, & que le hasard avoit creusé dans un grand rocher. Après un léger repas, qui consista en quelques racines qu’avoit le vieillard, & le dernier morceau de galette qu’avoit le prince, il se couchèrent sur des herbes seches, & la lassitude les fit dormir d’un profond sommeil.

Le lendemain, dès que l’aurore commença à paroître, le vieillard éveilla le prince, qui, croyant être encore en Amazonie (car c’étoit la première fois qu’il s’étoit couché depuis qu’il en étoit sorti), se mit à pester contre le vieillard, & à lui dire mille injures, dans la pensée que c’étoit quelqu’un de ses camarades qui l’éveilloit par malice. Quand il se fut un peu frotté les yeux, il reconnut son erreur, & demanda pardon au vieillard de sa vivacité.

Le vieillard & Prenany se mirent aussi-tôt en chemin, & le dernier, en sortant de la grotte, se ressouvint avec regret de la bouteille au ratafia, dont ils auroient bien bu chacun un coup avant de commencer leur voyage. Prenany conta d’abord son histoire au vieillard, qui lui fit plusieurs questions, auxquelles le prince ré-