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possession de la province que l’empereur lui avoit donnée. Mais au lieu de lui accorder sa demande, il la traita de ridicule, & dit que l’empereur n’avoit pu démembrer son empire sans le consentement des états, & au préjudice de son héritier. Cette réponse, qui étoit elle-même ridicule, & qui montroit l’injustice de celui qui la faisoit, obligea le roi de rappeler son ambassadeur, & de déclarer la guerre au prince de Méros. Dans ce dessein, il leva des troupes, & en acheta de ses voisins, dont il fit une armée de trente mille hommes de pied & de dix mille chevaux. Il en donna le commandement au prince de Sarendip, qui partit avec de bons généraux & de braves soldats. Le prince de Méros vint à sa rencontre avec une armée de plus de soixante mille hommes, dans la résolution de le combattre & de le vaincre. Comme le prince de Sarendip avoit fait une longue marche, & que ses troupes étoient fatiguées, il s’arrêta à six lieues de celles des ennemis, pour donner le loisir aux siennes de se reposer. Il ferma son camp de fossés & de palissades ; car il avoit résolu d’y laisser tout le bagage & l’attirail, avec les soldats inutiles, & de mener le reste contre l’ennemi, sans autre équipage que leurs armes. Il partit donc sur la seconde veille de la nuit, pour aller combattre