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de Numidie. Cela étant arrêté ainsi, on lui rendit ses places, après en avoir rasé toutes les fortifications. Voilà de quelle manière se termina cette guerre, qui nous fait connoître que les injustices ne plaisent point au ciel, & quelles retournent souvent à la confusion de ceux qui les font.

Pendant que le roi de Numidie jouira glorieusement des douceurs de la paix, & le prince son gendre de celles de son mariage, il faut revenir au roi de Sarendip, & au prince son aîné. Comme l’un & l’autre s’étoient attiré l’estime de tout le monde, chacun recherchoit leur amitié. Les princes leurs voisins, & même ceux qui étoient les plus éloignés leur envoyèrent des ambassadeurs pour faire des alliances, ou pour renouveler les anciennes. On avoit une si grande confiance en eux, que les rois les plus puissans les prenoient souvent pour arbitres de leurs differens. Par ce moyen ils évitoient des guerres terribles, & conservoient le bien & le sang de leurs sujets ; c’est ce qui fut cause que deux grandes princesses qui étoient sur le point d’avoir la guerre entre elles pour des limites qui séparoient leurs états, vinrent trouver le roi de Sarendip, pour le prier de vouloir bien être le juge de leur différent. C’étoient deux héroïnes d’une