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& une pension considérable pour en soutenir la dignité.

Je vous assure, madame, dit l’empereur Behram, que cette histoire est fort jolie, & que la manière dont vous me l’avez racontée est très-agréable. Si je ne croyois pas vous être trop importun, je vous prierois de m’en dire encore un autre ; mais comme cela pourroit vous incommoder, il faut remettre la partie à une autre fois. Cependant je vous prie de me faire l’honneur de dîner avec moi. La princesse accepta cette offre avec plaisir ; & après le dîner, l’empereur fit venir le septième nouvelliste, qui étoit naturellement éloquent, lequel lui raconta cette histoire.


HUITIÈME NOUVELLE.

Il est dangereux de blesser l’amour, quand il se pique de délicatesse ; il se révolte à la moindre injure ; & s’il ne meurt pas entièrement du coup qu’il reçoit, il en demeure si affoibli, qu’il ne recouvre jamais sa première force. Une fort jolie dame ; demeurée veuve à vingt ans, en a fait l’expérience depuis peu au dépens de son repos. Elle étoit belle, & douée