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qu’un grand capitaine, nommé Campo, général de l’armée navale du roi de la Chine, allant un jour faire la guerre pour son maître dans un royaume voisin, vint surgir à Boym avec toute sa flotte, en attendant un vent favorable. Lorsqu’il fut propre pour partir, il fit mettre les voiles au vent ; mais les nautonniers ne purent jamais lever les ancres. Étonnés de cet obstacle, ils regardèrent dans la mer, & virent Néome assise dessus, qui les retenoit. Le général l’interrogea, & la pria très-humblement de lui conseiller ce qu’il devoit faire. Elle lui répondit, que s’il vouloit triompher de ses ennemis & conquérir leur royaume, qu’il la menât avec lui, parce que ceux qu’il avoit à combattre étoient de grands magiciens. Il la fit mettre dans son navire, leva les ancres, & en peu de jours arriva à la côte du pays ennemi. Aussi-tôt qu’on aperçut la flotte de la Chine, les magiciens eurent recours à leurs charmes ; ils jetèrent de l’huile dans la mer, &, par leurs illusions, firent paroître aux yeux des Chinois que leurs navires étoient en feu, & brûloient. Néome, qui étoit sans doute une excellente magicienne, défit bientôt, par des contre-charmes plus puissans, tout ce que ceux-là faisoient. Ainsi, voyant que leur magie étoit foible, & leurs armes inégales à celles des Chi-