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quelques jours après, qu’il le voyoit un peu ébranlé, & qu’il sembloit se résoudre à lui céder ce qu’il connoissoit ne pouvoir obtenir que par la force ; mais qu’il avoit peine à croire qu’on eût un véritable dessein de consentir à un mariage qui avoit été rompu. Ces lettres furent suivies d’une négociation particulière.

Un gentilhomme envoyé par le mandarin alla trouver le père, & l’assura, de sa part, qu’il étoit prêt à lui ramener sa fille, s’il vouloit bien lui donner parole qu’il la feroit épouser à Polaure. Il lui déclara en même temps qu’il prétendoit la disputer à tout autre, & qu’il trouveroit moyen de soutenir ce qu’il avoit fait. Le mandarin étoit bien moins riche que Polaure, & le père ne trouva pas qu’il dût balancer, puisqu’on lui laissoit le choix. Il s’acquittoit de ce qu’il devoit à l’un ; & se vengeoit en quelque façon de l’autre, puisqu’il faisoit avorter son entreprise. Il donna au gentilhomme les sûretés qu’il lui demanda. On cessa toutes les poursuites, & la demoiselle fut ramenée chez son père. Elle obtint de lui qu’il consentiroit à voir le mandarin, & il fut prié du mariage, qui se fit enfin avec tout l’éclat que demandoit une si riche héritière.

L’empereur Behram ne fut pas moins satisfait de cette aventure, que de toutes les autres