Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De cette sorte fut engendré Merlin, qui a été estimé prophète entre les Anglois, & duquel les histoires d’Écosse & d’Angleterre racontent tant de merveilles. L’on tient qu’il fut conçu d’une femme de maison illustre, & d’un démon incube.

Jortande & Abbatius écrivirent que toute la nation des Huns vient de la conjonction des faunes, des satyres, ou démons incubes, avec des femmes magiciennes & enchanteresses, que Henri, roi des Goths, avoit chassées de son armée, étant campé près des marais méotides.

Paufanias raconte que les Candiots étoient tellement infectés des ombres de morts, ou, pour mieux dire, des démons qui sortoient des sépulcres, & venoient revoir leurs femmes, pour se rejoindre charnellement à elles, qu’ils ordonnèrent qu’on bruleroit les corps des hommes après leur mort.

Philostrate, en la vie d’Apollonius de Tyaner, rapporte qu’un jeune homme appelé Ménippus, disciple de cet Apollonius, s’en allant un jour de Corinthe en la ville de Ceuchrée, une lamie ou démon, en forme de très-belle femme, se présenta à lui, & le prenant par la main, lui dit d’un air gracieux, qu’elle étoit de nation phénicienne, & fort éprise d’amour pour lui ; que s’il vouloit lui rendre une mutuelle