prince ; & le roi ne voulut jamais se remarier, quoique la maison royale dût finir avec lui. Le refus qu’il fit de passer à un second hymen, venoit d’une politique très-sage ; il jugeoit bien que l’on n’avoit pas fait mourir son fils, & qu’il pourroit revenir un jour ; il craignoit que ses autres enfans, s’il en avoit, ne s’emparassent du trône en l’absence de leur aîné, & qu’à son retour ils ne s’inscrivissent en faux contre la marque qu’il avoit au derrière. Cela fera, disoit-il, une question d’état très épineuse, & excitera peut-être une guerre sanglante entre mes sujets. Il est d’un roi sage & éclairé de prévenir tant de malheurs.
CHAPITRE III.
Pendant le trouble que causoit à Solinie la perte du jeune prince, les Amazones étoient déjà loin du rivage. Elles firent tant de caresses au jeune Soly, qu’il ne jeta pas une larme. Ces visages charmans, où la coquetterie brilloit avec tout son éclat, lui parurent plus agréables