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blemens. Chacun, dans son espèce, étoit très-beau, & pouvoit passer pour un chef-d’œuvre. À peine le tout fut achevé, que les princesses & les nouvellistes arrivèrent. On les mit deux à deux dans chaque palais, c’est-à-dire, une princesse & un nouvelliste, ayant l’un & l’autre un appartement séparé, & des officiers pour les servir. Alors l’empereur se fit porter dans une litière, au premier palais, dont les ameublemens étoient de toile d’argent ; sa suite & lui étoient habillés de la même étoffe. Aussi-tôt qu’il y fut arrivé, il se coucha sur un sopha, parce que sa maladie l’avoit tellement abattu, qu’il n’avoit pas la force de se tenir assis. Il fit venir la princesse qui y étoit logée, & après les complimens de part & d’autre, elle lui dit cent choses les plus agréables du monde. Elle resta tout le jour avec l’empereur ; le soir étant venu, elle se retira dans son appartement, & le prince fit venir le nouvelliste, qui lui raconta l’histoire suivante.

PREMIÈRE NOUVELLE.

Il y avoit dans le pays de Béker un roi nommé Oziam, qui avoit quatre femmes, l’une fille de son oncle, & les autres de trois grands