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dame, dit-il, que, par le miracle que nous avons vu ce matin, ces jeunes ambassadeurs n’ayent délivré le royaume d’un grand malheur ; mais qui peut nous assurer que, dans quelque temps, la main ne revienne encore, & ne nous jette dans de nouveaux malheurs, pires que les premiers ; c’est pourquoi, avant que de rendre le miroir, il faut y songer plus d’une fois, vu l’importance de cette affaire. J’avoue, répondit la reine, qu’elle est de conséquence ; mais après les bons offices que nous venons de recevoir de la part de l’empereur Behram, nous sommes obligés de le satisfaire. À l’égard de la sûreté que nous devons prendre pour que la main ne paroisse plus dans ce royaume, j’ai un remède infaillible pour cela. Le feu roi mon père, avant que de mourir, me parla en ces termes. Ma fille, comme vous devez, après ma mort, hériter de mes états, plusieurs princes se présenteront pour vous épouser, afin de s’en rendre les maîtres ; & comme les états se conservent & s’augmentent ordinairement par la prudence autant que par la force, je vous ordonne de ne prendre pour époux que celui qui saura deviner une des deux choses que je vais vous dire. Après me les avoir expliquées, il répéta ces mots : Quand vous aurez trouvé un homme qui de-