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intelligence avec les nôtres. Comme mon père n’avoit aucun secret pour contenter cette princesse, les choses sont toujours demeurées dans le même état. Ainsi, messieurs, jugeant de votre mérite par tout ce que vous avez fait jusqu’à présent, & que rien n’est au dessus de votre esprit, je me persuade que si vous entreprenez d’exécuter ce que mon père n’a pu faire, vous en viendrez facilement à bout. Quelle gloire pour vous, & quel plaisir ne ferez-vous point à cette princesse, si vous délivrez son royaume de cette cruelle main qui l’accable ! Elle vous en sera très-redevable, & ne pourra refuser à votre prière la restitution du miroir qui rétablira le repos & la félicité dans mon empire. Je vous prie donc, Messieurs, de m’accorder cette grace, & de croire que je vous en aurai une obligation qui m’engagera à une reconnoissance éternelle.

Ces jeunes princes, plus sensibles aux honnêtetés qu’ils avoient reçues de l’empereur, qu’aux offres obligeantes qu’il leur faisoit, lui promirent d’aller aux Indes au plutôt, & de faire tout leur possible pour lui rendre le service qu’il leur demandoit. L’empereur, ravi de ces paroles, les embrassa de tout son cœur ; & le lendemain, les jeunes princes étant venus de bon matin prendre congé de lui, il leur donna