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gnoroit rien de tout ce qu’un grand homme doit savoir. Il fit d’abord venir l’aîné ; & après l’avoir interrogé sur les sciences qu’on lui avoit apprises, il lui tint ce discours.

Mon fils, comme je me sens chargé du poids de mes années, & du pénible fardeau de l’empire, je veux me retirer dans quelque solitude, pour ne plus songer qu’à mon repos. Dans cette résolution, je laisse à votre conduite le gouvernement de mes états, & j’espère que vous en userez toujours bien. Cependant avant que de vous quitter, j’ai plusieurs choses de conséquence à vous recommander  : la première, & la plus considèrable, est d’avoir toujours la crainte des dieux dans le cœur ; la seconde, de regarder vos frères comme vos enfans ; la troisième, de secourir les pauvres ; la quatrième, d’honorer les vieillards ; la cinquième, de protéger l’innocence persecutée ; la sixième, de punir les coupables, & la dernière, de procurer à vos peuples la paix & l’abondance. Par ce moyen, vous deviendrez l’objet de leurs vœux & de leurs prières, & le ciel les exaucera, autant pour leur felicité, que pour votre gloire. Voilà, mon fils, les conseils que je vous donne ; je vous exhorte à les suivre, & si vous le faites, votre règne sera toujours heureux.