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tage ? ; & n’en a-t-on pas enlevé après la mort du roi ? Je puis vous assurer, répondit le grand trésorier, qu’on n’a rien pris. Lorsque le roi est mort, il étoit veuf ; si sa femme lui eût survécu, peut-être ne trouveroit-on rien aujourd’hui. Mais quoique nous ignorassions que Sa Majesté dût revenir, on n’a rien emporté. Vous êtes d’une grande probité, dit le jeune monarque ; il y a bien des héritiers qui écrivent qu’ils vont venir promptement, & qui trouvent les coffres vides quand ils arrivent.

Après cette conversation, on pressa le roi de venir se mettre à table avant que le jour finît. Mais la princesse étoit curieuse, & voulut voir les jardins avant le souper. Le roi, qui n’avoir d’autre volonté que la sienne, la suivit, accompagné de toute sa cour. Il faisoit la plus belle soirée du monde ; le soleil, qui se couchoit, laissoit répandre aux fleurs toute leur odeur, & les oiseaux, qui finissoient leurs concerts de cette journée, les rendoient plus vifs & plus touchans.

Tous les objets qui se présentoient étoient charmans en eux-mêmes ; mais ils paroissoient encore plus beaux à des cœurs contens. La reine des Amazones avoit retrouvé sa chère fille, après un danger effroyable. La princesse & son amant se voyoient réunis pour toujours ; la gouver-