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captive qui devoit être immolée le lendemain, fût la princesse Fêlée ; il ne croyoit pas possible que Solocule l’eût envoyé à Solinie tandis que si la princesse y seroit : outre cela, il n’avoit point entendu parler, dans le palais d’Acariasta, que la princesse eût quitté la cour de sa mère. Ainsi, il ne prit d’intérêt au malheur de la jeune prisonnière qu’autant que l’on en prend naturellement pour une inconnue.

Après que Bengib eut achevé son histoire, le prince lui dit que la vieille femme qu’il avoit trouvée ne l’avoit pas trompé. Je puis, dit-il, vous instruire de l’état auquel est votre chère Zaïde ; elle n’est pas morte & elle vous aime toujours tendrement ; elle est auprès de la reine des Amazones, dont elle est chérie. Je viens de cette cour, ou j’ai été élevé & où j’ai laissé ce que j’ai de plus cher au monde. J’espère y retourner, & je ferai tous mes efforts pour revoir au plutôt l’objet que j’aime. Nous quitterons ensemble ces lieux, & il ne sera pas difficile de nous réunir à votre maîtresse.

Bengib fut transporté de joie à ces paroles, Je suis trop payé, dit-il au prince, du secours que je vous ai donné. Quoi ! Zaïde est vivante, & m’est fidèle ; comment puis-je m’acquitter envers vous de cette nouvelle charmante ? Après