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Elle fut dans une surprise extrême, en arrivant, de voir les préparatifs que la reine faisoit faire pour son expédition. Quand la reine l’eut instruite de la captivité de Fêlée chez les Soliniens, Acariastct ne put s’empêcher de s’écrier : Ah, que je viens de faire une grande sottise ! Et quelle est-elle, je vous prie, dit la reine d’un air obligeant ? Apprenez, dit la princesse, que j’avois en ma puissance le jeune Prenany, que vous cherchiez : je le punissais du crime qu’il a commis d’ôter la vue à mon fils ; je me vengeois de ce qu’il étoit son rival, & je viens de l’envoyer à Solinie où est sa traîtresse. Vous croyez n’avoir fait qu’une sottise (pardonnez-moi ce mot, dit la reine, c’est l’expression dont vous vous servez), & vous en avez fait deux. Et quelle est l’autre ? dit Acariasta. Sachez, dit la seine, que Prenany est le fils du roi des Soliniens ; il y a seize ans que nos guerrières se sont exposées au dernier péril, pour l’enlever, & vous le leur rendez. Oh ! pour celui-là, dit la sœur de la reine, il ne doit pas être compté. Que ne m’instruisiez-vous qui étoit Prenany ? Et qui pouvoir prévoir, dit la reine, que vous feriez enlever ce jeune homme, & que vous l’enverriez dans un pays où vous ne connoissez personne ? Il n’y a là que du mal-entendu, répondit Acariasta, & c’est ce qui fait le dénouement