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marbre sur laquelle étoient des confitures ; Prenany en prit, & les mangea. Un des correcteurs qu’il avoit, dit tout haut, en lui donnant des coups de baguette : Prenany mange les confitures, & n’en dit rien. Prenany lui donna aussi-tôt un coup de pied, qui le jeta à la renverse, en lui disant : Vous êtes un impertinent ; le prince auroit eu deux yeux, qu’il n’en auroit rien vu, car il tournoit le dos, & je ne suis obligé de lui dire que ce qu’il pourroit voir. Solocule s’étant retourné à ce bruit : voilà, dit Prenany, un homme par terre, le voilà qui se relève, voilà qu’il vient à moi pour me battre ; mais vous allez voir qu’il sera rossé comme il faut, s’il est assez hardi pour me toucher. Allons, dit Solocule en se mettant dans son lit, soufflez la bougie, que je ne voye plus rien. Prenany éteignit aussi tôt la lumière, en disant : Vous ne voyez plus goutte, ni moi non plus, & s’en alla souper avec les pages, & se coucher.