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CHAPITRE XVIII.


Du malheur que causa à Prenany son défaut d’attention, & comment il se trouva dans le pays des Vieilles.


Prenany resta seul, & quoiqu’il fût un peu fatigué de sa victoire, mille pensées agréables se présentoient à son esprit : il se figuroit la joie qu’auroit Fêlée de le revoir ; il se flattoit d’être bien reçu de la reine, & qu’elle ne pourroit lui refuser le prix qu’il lui demanderoit. Au milieu de ces charmantes idées, le sommeil s’empara de ses sens.

Mais à son réveil, il fut effrayé de se trouver entre dix ou douze Dondiniens, assis en rond sur l’herbe, qui mangeoient un pâté. Il se rassura néanmoins, en songeant que s’ils avoient voulu lui faire du mal, ils n’auroient pas attendu son réveil. En effet, celui qui paroissoit le plus considérable d’entre eux, dit à Prenany, d’un air familier : Eh bien, notre ami, avez-vous fait de beaux songes pendant votre sommeil ? Nous vous attendions toujours en buvant : voulez-vous prendre votre part de notre repas ? Prenany, qui ne manquoit point d’appétit, accepta l’offre du boiteux, & s’approcha de la