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à répéter un nouveau pas qu’elle avoit inventé en chemin.

La nuit ne tarda pas à venir : on alluma tous les lustres, & la lumière fit paroître dans tout leur éclat les peintures les plus rares & les dorures les plus recherchées dont le plafond étoit orné. Le souper, que l’on servit presque aussi-tôt, fit cesser tout-à-fait la danse de Cabrioline, & l’on se mit à table. Prenany, tout occupé du plaisir que l’on ressent quand on approche de l’objet qu’on aime, ne mangeaoit presque pas ; pour le page, il faisoit à merveille honneur à la fête ; le joueur de flûte buvoit comme quatre ; & Cabrioline ne faisoit que ronger de petits os, de peur de se gâter la taille.

La charmant fée auroit animé le dessert encore plus qu’elle n’avoit fait le repas du matin, si Prenany n’avoit pas demandé la permission de se retirer. La fée le congédia gracieusement jusqu’au lendemain, & on le conduisit à un appartement magnifique, où il se mit au lit, & s’endormit en pensant à sa princesse.

Pour Agis, il étoit, malgré sa lassitude, charmé des attraits de Cabrioline ; elle recevoit mieux ce qu’il disoit, qu’elle n’avoit fait le matin. Un dessert illuminé est un temps bien favorable auprès d’une belle. L’éclat des bou-