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plus de deux jours ſans ouvrir les yeux, & ſans prendre aucun aliment.

Cependant je portai mes regards le troiſième ſur les objets qui m’environnaient. Une femme que je n’avois point encore vue, & dont les traits étoient agréables, aſſiſe près de moi, ſembloit inquiète de mon déſeſpoir ; elle me parloit un langage inconnu, & paroiſſoit me convier à prendre d’une nourriture qu’elle tenoit. J’en goûtai à la fin, & je la trouvai ſi bonne, que j’en mangeai avec avidité : c’étoit une eſpèce de ris cuit à la viande. Cette femme avoit un air ſatisfait de l’empreſſement avec lequel je faiſois ce repas.

Un moment après, l’homme entre les bras duquel j’avois été, entra. La femme courut au devant de lui, & l’entretint vivement en me regardant. Il leva les yeux au ciel & donna par ce ſigne des marques d’un contentement infini. J’entendis prononcer dans leur converſation Lamékis ; à ce nom je me ſentis attendrir ; les larmes me vinrent aux yeux, & je m’écriai : Lamékis ; Milkhéa ; ils ſe regardèrent & répétèrent les mêmes mots. L’homme ſortit & reparut bientôt en étendant les bras ; Lamékis[1] Papo. Je ne compris rien à

  1. Il n’eſt plus.