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tourner ; & lorſque le paſſage où étoit inſcrit le ſerment des rois fut trouvé, ils ſe proſternèrent tous, & en firent jurer l’obſervance à Sémiramis.

Après que cette cérémonie fut faite, ils ſortirent de la catacombe, & repaſſèrent par la gallerie Koroïka. Lamékis frappa à celle de[1] Buraïkos, qui conduiſoit au feu ſacré ; il parut à cette porte un homme d’environ quarante ans ; ſon air étoit égaré ; il rouloit les yeux avec fureur ; & il fit une grimace ſi affreuſe au grand-prêtre, que Sémiramis en recula de deux pas ; Lamékis la raſſura. Il n’étoit pas beſoin de demander le nom de cette gallerie : ſa chaleur annonçoit celle du feu qui étoit conſervé dans la catacombe. On le voyoit de loin élevé ſur un trépied maſſif de fer, au travers d’une grille du même métal ; tous les côtés du corridor étoient remplis d’os de mort artiſtement rangés les uns ſur les autres : ce qui faiſoit un coup-d’œil extrêmement gracieux. Deux jeunes hommes ſe promenoient deſſus

  1. Buraïkos : brûlantes. Ce lieu étoit ſi reſpectable, qu’il falloit, pour que les prêtres fuſſent admis à la garde du feu, qu’ils euſſent été choiſis par le dieu lui-même. Ce feu n’étoit entretenu que d’os humains ; & pour les rendre combuſtibles, on les arroſoit avec de l’huile du cuir des hommes.