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accoutumé de ne point révéler les myſtères.

Cette princeſſe étant deſcendue de ſon brancard, quatre hommes apportèrent un gros[1] inſtrument fait de cuivre, du corps duquel ſortoient quatre tuyaux qu’ils mirent à leurs bouches. Cet inſtrument rendit un ſon bruyant & épouvantable ; il étoit fait pour avertir le peuple de rentrer chez lui, & s’il arrivoit alors que quelqu’un fût trouvé dans les rues par la garde, il étoit haché en morceaux, & il ſervoit de pâture au grand léopard.

Après que ces miniſtres eurent fait retentir quatre fois leur inſtrument, la barrière s’ouvrit ; le grand-prêtre paſſa le premier à travers des gardes, ſuivi de Sémiramis. Lorqu’ils furent au bout du veſtibule, Lamékis frappa trois coups à une porte qui s’ouvrit : un vieillard couvert d’une tocque, ſur laquelle étoit une lanterne avec une lampe ſuſpendue, entr’ouvrit un guichet, par lequel le grand-prêtre paſſa ſa tête ; quatre anciens s’approchèrent, le reconnurent, & ils ſe parlèrent à l’oreille[2]. La reine fut obligée de mettre auſſi la ſienne, & ils lui ôtèrent le bandeau

  1. Nommé Burſoan : les Égyptiens s’en ſervoient lorſqu’ils livroient bataille.
  2. Quelques recherches qu’on ait pu faire, on a jamais pu ſavoir ce qu’ils ſe dirent.