Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grand-prêtre en fit deſcendre la reine, qu’on revêtit d’un manteau de[1] peau de bœuf dont Lamékis porta la queue ; il fut ſuivi des vingt-quatre miniſtres dont nous avons parlé ; ils s’approchèrent de l’autel, & montèrent les degrés ; & après que Sémiramis ſe fut proſternée aux pieds du bœuf divin, on la fit paſſer trois fois entre ſes jambes[2], honneur réſervé ſeul au maître de l’Égypte.

Cette grace accordée, on la fit remonter ſur le trône porté par les douze prêtres : Lamékis marchant le premier, ſa tête changea de parure ; on lui mit avec beaucoup de cérémonie un grand bonnet fort élevé & orné de quatre cornes rentrantes pour le premier étage, & de quatre dont les pointes ſortoient en dehors. Du milieu deſcendoit une queue de vache, renouée avec des rubans aurores, couleur favorite du dieu. Chaque miniſtre ſubalterne avoit la même tocque, mais différoit d’un rang de cornes de moins, & la queue étoit plus petite & ſans aucun ruban.

  1. Lorſqu’un bœuf étoit mort, on embaumoit ſes entrailles, & toute ſa dépouile étoit conſervée précieuſement, & ne pouvoit ſervir qu’aux miniſtres de la divinité.
  2. L’auteur s’eſt trompé. Le grand-prêtre avoit la même prérogative, lorſqu’il étoit ſacré.