paſſa le reſte du jour à pénétrer la volonté ſouveraine ; il lui ſembla qu’elle ſe déclaroit en lui repréſentant d’un côté l’autorité ſouveraine, & de l’autre l’obéiſſance d’un ſujet. Il adora la divinité, la pria de l’inſpirer, & rempli d’une conſolation intérieure, il fut ſe préſenter à Sémiramis.
Et bien, lui dit-elle, dès qu’elle le vit, les Sérapides ſont-elles ouvertes, & pénétrerai-je enfin dans le ſein des myſtères ? Sémiramis eſt reine : Lamekis eſt ſon ſujet, reprit le grand prêtre, il eſt fait pour lui obéir ; mais il doit lui annoncer, & lui faire craindre les effets d’une trop dangereuſe curioſité. Ah ! madame ! continua-t-il, ſurmontez un deſir qui ne peut être ſuivi que des plus grands malheurs. Quels périls n’allez-vous pas courir ? Vos jours ſont trop précieux, pour que je ne faſſe pas tous mes efforts pour vous en diſſuader. Permettez que je vous les expoſe ; j’aurai fait mon devoir, & vous ſerez enſuite la maîtreſſe d’ordonner de votre ſort & du mien.
Sérapis eſt le plus grand des dieux ; c’eſt à lui que nous ſommes redevables de la création de l’univers & de la nôtre ; d’un ſouffle il peut anéantir tout ce qui a vie, & d’un ſouffle il peut le ranimer. Avant que les Égyptiens fuſſent éclairés des lumières qu’il leur a bien voulu
