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de Robinson Crusoé.

arriva fort heureusement pour les uns & pour les autres, que ceux de la cabane étoient déjà en chemon avant que ces coquins sanguinaires vinssent à leur demeure.

Quand ils arrivèrent, ils trouvèrent la hutte vide. Atkins, qui étoit le plus déterminé, cria à ses camarades : voici le nid, mais les oiseaux s’en sont envolés ; que le diable les emporte. Là-dessus ils s’arrêtèrent pendant quelques instans pour deviner la raison qui pouvoit avoir obligé leurs ennemis de sortir de si bonne heure, & ils convinrent tous que les espagnols devoient leur avoir donné connoissance du danger où ils alloient être exposés. Après cette conjecture, ils se donnèrent la main tous trois, & s’engagèrent par des sermens horribles, à se venger de ceux qui les avoient trahis. Immédiatement après, ils se mirent à travailler sur les huttes des pauvres anglois, ils les abattirent toutes deux, & n’en laissèrent pas une pièce entière ; de manière qu’à peine pouvoit-on connoître la place où elles avoient été ; ils en réduisirent, pour ainsi dire, en poussière tous les meubles, & en répandirent tellement les débris au long & au large, qu’ensuite ces bonnes gens trouvèrent plusieurs de leurs ustensiles à une demi-lieue de leur habitation.

Après cette expédition, ils attachèrent tous