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sieurs autres personnes du premier rang parmi lesquelles il y avoit plusieurs dames de distinction.

Par le moyen du marchand Écossois, qui fut obligé de se séparer ici de moi ; je fis connoissance avec plusieurs de ces seigneurs, & même avec quelques-uns du premier ordre ; j’en reçus plusieurs agréables visites, qui contribuèrent beaucoup à me faite trouver courtes les tristes soirées de l’hiver. Ayant lié conversation un jour avec le Prince… qui avoit été autrefois un des ministres d’État de sa majesté Czarienne, je lui entendis raconter les choses les plus merveilleuses de la grandeur, de la magnificence, de la domination étendue, & du pouvoir absolu de son maître, l’empereur de la grande russie. Je l’interrompis, pour lui dire que je m’étois vu autrefois un monarque plus absolu que le Czar de Moscovie, quoique mes sujets ne fussent pas si nombreux, ni mon empire tout-à-fait si grand que celui de cet empereur. Ce discours donna une grande surprise au Prince Russien, qui me regardant avec une attention extraordinaire, me pria très-sérieusement de lui dire, s’il y avoit quelque réalité dans ce que je venois de lui débiter si gravement.

Je lui promis que son étonnement cesseroit, dès que j’aurois eu le loisir de m’expliquer, & là-