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de Robinson Crusoé.

heureusement. Quoique nous ne vissions pas d’abord de vaisseaux dans la baie de Tunquin, cependant le lendemain matin nous y vîmes entrer deux vaisseaux hollandois, & un autre sans couleurs, que nous prîmes pourtant pour hollandois aussi, passa à deux lieues de nous, faisant cours vers la côte de la Chine. L’après-dînée nous apperçûmes encore deux bâtimens anglois qui prenoient la même route. Ainsi nous étions bien-heureux d’être cachés dans cet asyle, dans le tems que nous étions environnés de tous côtés, par un si grand nombre d’ennemis.

Nous n’étions pas pourtant tout-à-fait à notre aise ; le pays où nous étions entrés, étoit habité par les gens les plus barbares qui étoient voleurs, non-seulement de naturel, mais encore de profession. Dans le fond, nous n’avions rien à faire avec eux, excepté le soin de chercher quelques provisions. nous ne souhaitions pas d’avoir avec eux le moindre commerce ; néanmoins nous eûmes bien de la peine à nous défendre de leurs insultes.

La rivière où nous étions, n’étoit distante que de quelques lieues des dernières bornes septentrionales de tout le pays, & en côtoyant avec notre chaloupe, nous découvrîmes la pointe de tout le royaume au nord-est, où s’ouvre la grande baie de Tunquin. C’est en suivant les côtes de