Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 2.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques tems, & ne voyant pas qu’ils eussent aucun livre, je tirai ma bible de ma poche. « Voici du secours que je vous apporte, Atkins, dis-je, & je ne doute point que vous le receviez avec plaisir ». Le pauvre homme étoit si surpris de ce présent, que, pendant quelques minutes, il fut incapable de prononcer un seul mot. Mais s’étant remis de son trouble, il prit le livre avec respect, & se tournant du côté de sa femme : Ne vous ai-je pas dit, ma chère, lui dit-il, que quoique dieu soit là-haut, dans le ciel, il peut entendre nos prières ? Voici le livre que je lui ai demandé, quand nous nous sommes mis à genoux ensemble dans le bosquet ; dieu nous a entendus, il nous l’a envoyé. Après avoir fini ce discours, il tomba dans de si grands transports de joie, qu’au milieu des actions de graces qu’il adressoit au ciel, il versoit un ruisseau de larmes.

Sa femme étoit dans une surprise extraordinaire, & elle étoit prête à tomber dans une erreur, où personne de nous ne s’étoit attendu. Elle croyoit fermement que dieu avoit envoyé ce livre directement du ciel, à la prière de son mari, & elle prenoit pour un présent immédiat ce qui n’étoit qu’un effet équivalent de la providence. Il ne tenoit qu’à nous de la confirmer dans cette pensée ; mais la matière me parut trop sérieuse pour permettre que la bonne personne