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de Robinson Crusoé.

Ils s’arrêtèrent pendant quelque-tems sur cette petite colline, jusqu’à ce qu’ils virent les sauvages se répandre par-tout comme une troupe de bêtes féroces, & rodant pour trouver quelque butin, sur-tout pour déterrer les habitans, dont il étoit aisé de voir qu’ils avoient connoissance.

Cette découverte fit sentir aux Anglois qu’ils n’étoient pas en sûreté dans le lieu où ils se trouvoient, parce qu’il étoit fort naturel de penser que quelques-uns des ennemis enfileroient cette route ; & dans ce cas, ils auroient pu y venir en trop grand nombre pour pouvoir leur résister.

Pour cette raison, ils trouvèrent à propos de pousser leur retraite une demi-lieue plus loin ; s’imaginant que plus les sauvages se répandroient au long & au large, & plus leurs pelotons seroient petits.

Ils firent leur première halte à l’entrée d’une partie du bois fort épaisse, où se trouvoit le tronc d’un vieux arbres fort touffu & entièrement creux. Ils s’y mirent l’un & l’autre, résolus d’attendre là l’événement de toute cette triste aventure.

Ils ne s’y étoient pas tenus long-tems, quand ils apperçurent deux sauvages s’avancer tout droit de ce côté-là, comme s’ils les avoient découverts & les alloient attaquer ; & à quelque distance ils en virent trois autres, suivie de cinq autres en-