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Les aventures

les différentes plantations, & la manière dont chaque petite colonie les ménageoit, je trouvai que celle des Anglois, honnêtes gens, surpassoit tellement celle des trois vauriens, qu’il n’y avoit pas la moindre comparaison à faire. Il est vrai que les uns & les autres avoient cultivé autant de terre qu’il étoit nécessaire pour y semer du bled suffisamment ; mais d’ailleurs, rien n’étoit plus aisé que de remarquer une très-grande différence dans la manière dont chaque petite colonie s’y étoit prise pour rendre les terres fertiles, & pour les enfermer dans des enclos.

Les deux honnêtes gens avoient planté autour de leur cabane une quantité prodigieuse d’arbres qui la rendoient inaccessible, & qui en cachoient la vue, & quoique leur plantation eût été deux fois ruinée, la première fois par leurs propres compatriotes, & la seconde par les sauvages, comme on va le voir, tout étoit rétabli déjà & aussi florissant que jamais. Leurs vignes étoient arrangées comme si elles étoient nées dans le pays où elles sont d’ordinaire, & les raisins en étoient aussi bons que ceux de l’île, quoique leurs vignes fussent beaucoup plus jeunes que celles des autres pour les raisons que je viens d’alléguer. De plus, ils s’étoient fait une retraite dans le plus épais du bois, par un travail assidu ils s’étoient creusé une cave qui leur servit extrêmement dans la suite