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de Milord Céton.

formée d’autre chose que de l’esprit de tout ce qui a du mouvement dans tous les mondes qui les entourent, comme de Mercure, de Venus & de la Lune, de Mars de Jupiter, de ses satellites, de Saturne, de ses lunes & de son grand anneau ; ils croient que dès qu’un homme, un animal ou une plante expire, l’ame du premier & l’esprit des autres montent sans s’éteindre jusqu’à leur sphère, de même qu’on voit la lumière d’une bougie s’élever en pointe lorsqu’elle est à sa fin. Quand toutes ces ames se sont réunies à la source du jour, & qu’elles sont purgées de la grosse matière qui les enveloppe ; c’est alors qu’elles exercent des fonctions bien plus nobles que celles de croître, de sentir & de raisonner, puisqu’elles sont réunies au soleil pour en former les esprits vitaux ; & c’est par la chaleur de mille millions de ces ames rectifiées que le soleil forme une espèce d’élixir qu’il influe ensuite à la matière des autres mondes, afin de leur donner la puissance de croître & d’engendrer avec celle de rendre les corps capables de se sentir.

Ces philosophes ajoutent qu’il y a trois sortes d’esprits répandus dans les mondes, dont les plus grossiers viennent animer les bêtes & font végéter les plantes qui sont dans leur sphère ; que les plus subtils s’insinuent dans les rayons du soleil, mais que ceux des philosophes qui n’ont rien contracté