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Voyages

autour d’elle afin de l’éclairer, ce qui devoit naturellement former différens cercles, suivant l’éloignement où ils se trouvent. Mais Copernic, saisi d’une noble fureur d’astronome, l’interrompit & lui soutint en allemand que la terre n’étoit pas digne d’occuper la première place parmi les astres, que cet honneur n’étoit dû qu’au soleil, & qu’il étoit certain que toutes les planètes doivent décrire leur cours autour de ce globe lumineux, que par conséquent il doit être le centre du cercle que décrit Mercure ; Vénus vient ensuite suivie de la Terre qui, plus éloignée, doit, par cette raison, décrire un plus grand cercle que les deux planètes qui la précèdent ; Mars, Jupiter & Saturne doivent suivre selon leur rang, mais ce dernier doit employer beaucoup plus de tems à faire sa révolution qu’aucune des autres planètes : ainsi, ajouta Copernic, il ne nous reste plus que la Lune à qui je permets de suivre la Terre en tournant toujours autour d’elle, & en la gratifiant de toutes ses variations.

Architas, philosophe pithagoricien, approuva le sentiment de Copernic ; & en examinant le tourbillon du soleil, il considéroit cet astre comme une étoile fixe qui brille de sa propre lumière. Ils cherchèrent ensemble quelle peut être la composition de ce globe, ainsi que des planètes qui tournent autour de lui, celle des satellites ou lunes qui en