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de milord Céton.

cilleuse se perd dans les nues ; des buissons incultes & sauvages en défendent l’approche. Ces buissons sont précédés d’une magnifique futaie de cèdres, de pins & de palmiers, dont les rameaux qui s’embrassent les uns dans les autres, forment par leurs rangs disposés par étages, un superbe amphithéâtre qui présente un coup d’œil ravissant.

Au-dessus de ce bois enchanté on voit le palais d’Apollon. La première porte est pratiquée sur un roc d’albâtre. Ce palais, dont le sommet superbe s’élève jusques aux cieux, renferme dans sa vaste enceinte un parc & des jardins admirables. Nous eûmes besoin des secours du génie, qui, par sa vertu, empêcha que la splendeur de ces lieux ne nous éblouît.

Nous promenâmes nos regards de tous côtés, sans que l’œil & la vue rencontrassent ni obstacles ni ombrages ; tout y brille d’une lumière éclatante ; les feux & les rayons que darde le soleil de toutes parts, ne sont jamais interrompus par la rencontre d’aucuns corps opaques ; l’air plus pur & plus serein que dans aucun monde, semble rapprocher les objets les plus éloignés, ce qui fut pour nous un nouveau sujet d’admiration.

Uriel, un des écuyers d’Apollon, esprit le plus éclairé de ce monde, sachant l’arrivée du génie, vint au-devant de lui pour le présenter à son maître ; il nous conduisit dans le palais d’Apollon