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Voyages

sage nous fit lire l’épitaphe qu’il avoit composée lui-même pour être gravée sur le tombeau qu’il s’étoit fait construire avant son départ ; peut-être ne sera-t-on pas fâché de la retrouver ici.

Je laisse à mes amis tout le soin de ma gloire,
Et je ne veux en ma mémoire
Ni d’autre tombeau que leurs cœurs,
Ni d’autre éloge que leurs pleurs.

Après avoir quitté Solon, nous entrâmes dans l’appartement du roi Périandre. Ce prince essaya en vain de couper l’isthme de Corinthe. Zachiel nous dit que Périandre eut tant d’amour pour la reine sa femme, qu’il eut mille peines à la quitter après sa mort.

Nous joignîmes Cléobule, qui a passé pour le plus bel homme de la Grèce. Ce sage avoit apris la philosophie d’un Égyptien : il nous assura que le culte que cette nation rendoit aux animaux n’étoit qu’un culte civil & politique, sans que le fond de leur religion y eût aucune part. Comme ils tiroient leur principale substance de la culture des terres, ils firent une loi, par laquelle ils déclarèrent que tous les animaux qui servoient au labourage & ceux qui détruisoient la vermine, seroient sacrés & inviolables, & que quiconque les tuerait volontaire-