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Voyages

l’intelligence éternelle. Il est donc certain que nous ne sommes qu’autant de particules travesties de la divinité, réduites en corps par certains aimans ou charmes cachés, avec lesquels nous avons de la sympathie. Mais sans nous arrêter à cette opinion, nous conviendrons qu’il ne paroît rien de ferme & de constant, que les cieux & les astres qui le composent & qui persévèrent toujours dans l’immutabilité de leurs cours, qui ne changent jamais de globe & ne quittent jamais leurs postes : Apollon se lève & se couche aux heures accoutumées ; sa sœur observe constamment les périodes qui lui sont marquées pour croître ou pour décroître ; ces deux astres ne varient que comme les saisons de l’année, c’est-à-dire, avec une admirable régularité & des retours toujours constans & fixes.

Mais il ne faut pas croire que tous les mondes se ressemblent. Depuis que nos observations se sont fixées sur le tourbillon qui renferme le globe de Mercure, nous y avons remarqué une perpétuelle transmigration des états & formes de gouvernemens. Par les observations qu’on a faites, & en examinant les fioles de bon-sens que renferme la forêt, on a découvert que ce monde est actuellement agité par un flux & reflux perpétuel ; leurs bachas, semblables aux chimistes, ne sont plus occupés qu’à tirer la quintessence de la substance