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Voyages

cydide, Hipéride, Épicure, Pithagore, & plusieurs autres philosophes venoient de se rendre. Je ne rapporterai point la conversation que ces savans eurent ensemble, dans la crainte d’ennuyer mon lecteur par de trop longs récits ; je dirai seulement que Monime goûta beaucoup les préceptes de Pithagore.

Ce philosophe enseigne que toute personne qui se trouve à la tête d’un état, doit travailler sans cesse à en entretenir cette harmonie qui fait la félicité des particuliers, des familles, & qui s’étend même sur tout le corps de l’état ; que pour cet effet on ne doit rien épargner pour chasser de l’esprit l’ignorance ; du cœur, l’intempérence & les mauvais desirs ; des familles, les dissensions & les querelles, & de toutes les sociétés, les factions & tout esprit de parti. Ce philosophe recommande particulièrement la pudeur & la modestie ; il blâme tout excès dans la joie & dans la tristesse ; il exige qu’on soit toujours égal dans les divers événemens de la vie, & conseille de ne parler & de n’agir qu’après s’être bien consulté.

En sortant de la galerie des philosophes, nous traversâmes une grande cour, au bout de laquelle est un gros pavillon carré qui porte son dôme jusqu’aux nues. Ce bâtiment est habité par les plus grands poètes ; Homere, Euripide, Seneque, Horace, Corneille & le tendre Racine, étoient