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Voyages

de ceux même dont il avoit eu les approbations. Ainsi il fixa pendant quelque tems sa demeure à Athènes, où se trouvant libre & débarrassé de tout autre soin, il étudia les diverses opinions des différentes sectes de philosophie qui étoient alors en vogue : cette soif ardente qui l’animoit à s’instruire de toutes les sciences, l’engagea de visiter toute l’Asie, pour entendre ceux qui avoient le plus de réputation ; c’est par ce moyen qu’il sut profiter de ses voyages, en se livrant à une étude beaucoup plus réglée & plus assidue qu’il n’eût pu faire à Rome dans son cabinet.

Pendant le cours de ses voyages, il rencontra dans Rhodes Apollonius Molon, qui avoit été son maître d’éloquence en Italie. Cet orateur l’entendant réciter quelques-unes de ses pièces en grec, ne put s’empêcher de dire : Ciceron va encore ravir aux Grecs la seule gloire qui leur restoit de surpasser les autres par l’éloquence, pour en faire honneur aux Romains qui ont déjà remporté celle de la valeur.

Ciceron apprit dans ses voyages l’astronomie, la géométrie, la philosophie ancienne & moderne, la théologie de sa religion, le droit athénien & toutes les loix de la Grece ; Diodotus lui enseigna le mystère des nombres de Pithagore & son harmonie, il étudia la morale des Stoïciens sous Philon & Clitomachus ; Zenon & Phedras lui