Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
Voyages

qu’elle est une puissance qui, sans se décomposer elle-même, a le secret merveilleux de varier les êtres à l’infini ; qu’on doit enfin la regarder comme un principe d’ordre & de régularité qui produit éminemment tout ce qui se peut produire dans ce vaste univers.

Apprenez, mes chers enfans, dit Zachiel, que tout ce qui est dans la nature a besoin d’être nourri & substanté ; le plus grossier des élémens nourrit le plus subtil ; la terre nourrit la mer, & la terre jointe à la mer, nourrit l’air ; celui-ci, à son tour, sert de nourriture à ces feux éthérés, à commencer par la lune, dont les vapeurs exhalent aussi à leur tour, de son humide continent, la nourriture nécessaire aux astres qui sont plus élevés ; & le soleil qui départ à tous sa lumière ; reçoit à son tour, de ces astres un tribut d’humides exhalaisons, en s’abreuvant le soir des eaux de leur Océan. Il est bon que vous sachiez que l’air est un fluide huit cents fois plus léger que l’eau. Un homme soutient ordinairement une masse d’air de vingt-six milliers ; & sans la faculté élastique de ce milieu, un fardeau aussi énorme l’écraseroit dans l’instant. La pesanteur de l’air est une découverte qu’on doit à Toricelli, disciple du fameux Galilée. Paschal en a fait de fameuses expériences & l’a démontrée.

L’emblême dont ces savans se servent pour représenter la nature, est un cercle peint en bleu & tout