Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
de Milord Céton.

de les séduire par les fausses impressions qu’ils répandent dans leurs esprits. On ignore, ou l’on fait semblant d’ignorer dans plusieurs de ces mondes, l’utilité qu’on retireroit en donnant aux femmes une éducation convenable, qui procureroit à l’un & l’autre sexe leur bonheur & leur tranquillité. Ces réflexions qu’on doit être accoutumé à donner à mon génie, se présentent d’elles-mêmes sur la façon de penser & d’agir des habitans du soleil.

La plupart des philosophes de ce monde, continua le génie, loin de se prêter à l’ignorance de ces prétendus esprits forts, qui croient que le hasard, à la naissance des mondes, a balancé dans les vagues du firmament ces masses si énormes, ces globes de feu qui parcourent l’espace immense de ce grand univers ; que c’est le hasard qui les dirige dans leur course majestueuse & rapide ; que c’est le hasard qui fixe le cercle de leurs révolutions, & qui empêche que se heurtant ou s’entre-choquant les uns les autres, ils ne se réduisent eux-mêmes en parties élémentaires aussi imperceptibles que les arômes dont ils sont formés.

Ceux-ci au contraire regardent la nature comme une divinité superbe ; ils croient que c’est une force répandue par-tout ; qu’elle est essentielle à la matière ; qu’elle y tient par une espèce de sympathie qui lie tous les corps & les soutient dans l’équilibre ;