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de milord Céton

la politique n’y ont été connues ; ils pensent ce qu’ils disent, ils exécutent ce qu’ils promettent ; presque tous philosophes éclairés par la raison, l'examen de leur propre conduite est regardé chez eux comme leur premier devoir & leur principale occupation, du reste tout ce qui les environne ne sert qu’à leur délassement ; toujours attentifs à se perfectionner, à retrancher leurs desirs, à réprimer leurs passions, on ne les voit point tourmentés par la folle ambition d’augmenter leurs richesses.

Dans ce monde, les hommes n’ont aucune supériorité sur les femmes, à moins que la vertu, la science, le bon-sens & la raison ne la leur donnent. Il est certain qu’une femme peut également posséder tous ces dons, sur-tout lorsqu’elle reçoit la même éducation : celles-ci ont cet avantage, les mêmes sciences & les mêmes talens leur sont enseignés ; c’est par cette éducation qu’elles acquièrent la justesse du raisonnement dans les connoissances utiles & nécessaires ; dès leur naissance on les instruit à penser juste, à réfléchir & à parler raisonnablement de toutes choses ; on peut dire que ce n’est guère que dans ce monde où s’établit leur véritable triomphe, parce que le bon-sens, l’esprit & l’érudition brillent également dans toutes leurs expressions ; ce qui prouve que la vérité ressemble à la lumière, & qu’elle frappe tous les esprits attentifs à la chercher. La nature, toujours