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Voyages

dans une profonde rêverie. Eh bien, lui dit Zachiel, que pensez-vous actuellement de l’empire du soleil ? Croyez-vous encore qu’il soit un séjour préparé pour les méchans ? Nos lumières sont si bornées sur la terre, reprit notre Anglois, qu’on ne doit pas être surpris si la plupart des prétendus savans tombent tous les jours dans de nouvelles erreurs ; je conviens que celle où je me suis laissé entraîner en étoit une des plus grossières : j’ignorois alors qu’il y eût plusieurs mondes, & que ces espaces immenses qui forment ce grand univers, en fût rempli ; que les étoiles fixes fussent autant de soleils qui éclairent un monde ou plusieurs autres ; mais depuis que j’habite le séjour de la lumière, mon esprit plus éclairé me fait actuellement placer l’enfer dans l’atmosphère, ou sur la surface d’une comète embrasée par les rayons du soleil : je suis donc très-persuadé que c’est dans quelques-uns de ces lieux que Lucifer & les anges de ténèbres, accompagnés des impies & des méchans qui doivent sortir des entrailles de la terre, c’est là dis-je, qu’ils souffriront les peines qui leur sont dues. Voilà encore de vos malices, dit Monime, à Zachiel ; toujours des comètes !

Le génie, sans lui répondre, s’adressa au savant : vous êtes encore dans l’erreur, lui dit-il, puisque vous ne sauriez nier qu’un être intelligent est l’auteur de tous les phénomènes de la nature ; doute-