Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
Voyages

mais Avicene m’a été d’un grand secours, & ce n’est qu’en réunissant nos connoissances que nous sommes parvenus à nous faire obéir par les génies élémentaires.

Ce philosophe est l’homme le plus savant qui ait jamais paru sur le globe de la terre ; il possède toutes les sciences secrètes, par lesquelles on explique les différentes opérations de la nature : fameux cabaliste, il joint à ces sciences la chymie, il a le secret de la pierre philosophale, celui de l’élixir universel ; il fait découvrir les trésors, & en éloigner les mauvais génies qui s’en sont rendus maîtres. Nul prodige ne lui paroît difficile dans l’exécution : il peut, quand il lui plaît, changer les hommes en quadrupèdes ou en reptiles, aucun talisman ne lui résiste, les plus secrets mystères de la cabale lui ont été développés : c’est par ce moyen qu’il vient à bout de se soumettre les esprits élémentaires, & de les assujettir à ses volontés. Ce philosophe a composé un très-grand nombre de livres, qui traitent de tous les prodiges de la cabale ; mais ces livres sont écrits d’un style si figuré, qu’à moins d’être instruit par un génie de la première classe, il est presque impossible d’en pénétrer le sens : son intention n’a jamais été d’en instruite les hommes ordinaires.

Avicene a plusieurs siècles : lorsqu’il sent ses forces diminuer, il les répare aisément par une